Distinction
" Women’s prize for fiction 2020 "
Rᴇ́suᴍᴇ́
Un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents n’est à la maison…
Agnes, leur mère, n'est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir.
Porté par une écriture d'une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O'Farrell est la bouleversante histoire d'un frère et d'une sœur unis par un lien indéfectible, celle d'un couple atypique marqué par un deuil impossible. C'est aussi l'histoire d'une maladie " pestilentielle " qui se diffuse sur tout le continent.
Mais c'est avant tout une magnifique histoire d'amour et le tendre portrait d'un petit garçon oublié par l'Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.
Livre de l'année 2020 Librairies Waterstones
Mon avis
Avant toute chose, sachez que ce roman est une vraie pépite, tant par l'histoire que par le style absolument envoûtant. Je l’avais déjà repéré en anglais et quand j’ai su que la maison Belfond allait le traduire, j’étais folle de joie ! J’en avais entendu tellement de bien qu’il fallait à tout prix que je le lise. Et je n’ai pas été déçue !
Quelle histoire puissante et forte, aux personnages profonds, emplis d'humanité et de résilience. C’est beau, c’est vraiment beau. Et c’est écrit d’une main de maître. Sans trop vous en dévoiler, il est relaté ici l'histoire du fils de William Shakespeare, Hamnet, mort de façon tragique à l'âge de 11 ans et qui donnera son nom à l’une des plus grande pièce de théâtre du grand dramaturge anglais, Hamlet.
Le récit oscille entre passé et présent, depuis la rencontre d’Agnès et le « précepteur de Latin » (en réalité, il s’agit bien de William Shakespeare, mais il ne sera jamais évoqué par son prénom et ne sera que très peu présent dans ce livre), jusqu’à leur mariage et leur vie de famille avec leurs trois enfants, dont les jumeaux Judith et Hamnet, dans une période historique où la peste bubonique fait rage.
Agnès, la femme de Shakespeare, est un personnage absolument extraordinaire, une femme à part et aérienne, proche de la nature, qui dégage beaucoup de mystère, capable de sonder l’âme des gens, avec une appétence particulière pour tout ce qui a trait aux plantes médicinales et dont l’amour qu’elle porte à ses enfants fera écho chez toutes les mères. Ce personnage m’a émue, face à la pire des épreuves en tant que parent.
Hamnet, ce petit garçon formidable, partit trop tôt, et dont la perte provoque une déchirure immense à cette famille, est dépeinte avec une justesse incroyable par l’auteure. Les mots, les images, tout est décrit avec profondeur et délicatesse et bouleverse le lecteur.
L’environnement de l’époque est quant à lui palpable, la magie des mots de O’Farrell nous propulsant 500 ans en arrière, dans un décor campagnard anglais des années 1600 pour un dépaysement total garantit.
L’auteure, en s’appuyant sur des faits réels, nous offre ainsi une fiction historique remarquable de sensibilité et d’humanité qui explore avec tant de justesse la maternité, l’amour et le deuil, et l’on referme ce livre touché(e)s et profondément ému(e)s.
Lisez-le, c’est un chef d’œuvre !