LE MANUFACTURIER

Mattias Köping

édité par Ring

Chronique écrite le
09-08-2021

Distinction

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Rᴇ́suᴍᴇ́

Le 19 novembre 1991, une poignée de paramilitaires serbes massacrent une famille à Erdut, un village de Croatie. Laissé pour mort, un garçonnet échappe aux griffes des tortionnaires, les Lions de Serbie. Un quart-de-siècle plus tard, l'avocate Irena Ilic tente de remonter la piste jusqu'à la tête du commando, le sinistre Dragoljub.

Le 1er avril 2017, les cadavres d'une femme et de son bébé sont retrouvés dans la banlieue du Havre, atrocement mutilés. Niché dans le dark Web, un inconnu sous pseudonyme revendique le double meurtre et propose les vidéos de ses crimes à la vente sur son site Internet...

Depuis quand sévit-il ? Prêt à transgresser la loi, le capitaine de police Vladimir Radiche s'empare de l'affaire qui sème la panique sur le pays, au risque de voir l'inimaginable s'en échapper.

Les deux investigations vont se percuter avec une violence inouïe. L'avocate et le flic ont des intérêts divergents et sont prêts à se livrer une guerre sans merci.

Emportés dans l'abîme du terrifiant conflit yougoslave, les enquêteurs évoluent dans un vertige noir, gangrené par la violence et la corruption, où les plus pourris ne sont peut-être pas ceux que l'on croit.

Crimes contre l'humanité, meurtres en série, fanatismes religieux, trafics entre mafias sans scrupules, l'étau se resserre au fil des chapitres. Les égouts de l'Histoire finiront par déborder, et vomir des monstres trop vite oubliés.

Mon avis

Ça faisait un an qu'il trônait dans ma pal. Un an que j'attendais le bon moment pour le sortir sachant les horreurs que j'allais découvrir.

Je me suis posée des tas de questions : Est-ce que ce n'est pas trop pour moi? Est-ce que j'ai besoin de lire des livres aussi durs pour finir encore plus écœurée de ce monde de tarés dans lequel nous vivons?

Je ne suis pas naïve ce n'est pas ça, mais il y a des horreurs que je peine à supporter de lire et là, je craignais d'atteindre un paroxysme que je n'avais jusqu'alors jamais osé tenter.

Contre toute attente, j'ai l'impression que je me suis "endurcie" depuis que je suis ici, puisque même si cette lecture a été extrêmement éprouvante parfois, elle fut aussi monstrueusement addictive. La question est, est-ce que bookstagram ne nous rendrait pas un peu trop flingué du ciboulot à force? J'en ai franchement l'impression...🤔

Je me suis laissée embarquée dès les premières lignes, le temps s'est arrêté et j'ai presque tout mis en stand by. J'ai avalé ce pavé en 2 jours.

J'avais les nerfs à vifs, il a fallu que je m'accroche sévère parceque, ce que j'y ai découvert était tellement immonde que ça allait au-delà de l'indicible. La cruauté atteint un niveau sans précédent. Et quand on sait qu'en plus, tout se base sur des faits réels, bordel, ça en devient carrément flippant!

Aujourd'hui je me lâche oui, même si ce n'est pas le genre de chronique que je balance ici en temps normal, le ressenti est à chaud et donc brut de décoffrage.

Bref, vous l'avez saisi, c'est une énorme claque livresque, un livre à ne pas mettre entre toutes les mains mais qui vous hantera sans doute quelques nuits après sa lecture, pour les lecteurs et lectrices qui n'ont pas peur de franchir certaines limites.