LA MAISON BLEUE

Léo vit avec son papa dans une vieille maison bleue aux tuiles pleines de mousse. Sa peinture s’écaille, son toit fuit, mais c’est chez eux et ils y sont bien. Bientôt, de nouveaux immeubles sortent de terre dans le quartier et le papa de Léo reçoit une lettre : le propriétaire a vendu la maison, elle va être démolie. Ils doivent déménager. Face à cette nouvelle, Léo ressent une immense colère et une grande tristesse. Comment pourrait-il se sentir chez lui ailleurs que dans sa maison bleue ?

L’album que je vous présente aujourd’hui parle d’un sujet qui peut toucher nombre de famille, puisqu’il évoque un moment parfois difficile que l’on peut rencontrer dans nos vies, lorsque l’on est enfant ou parent : le déménagement. A cette thématique principale, viennent aussi se greffer des sujets forts intéressants et extrêmement bien abordés : la précarité, l’expropriation, les familles monoparentales.

Léo, jeune garçon aux cheveux long, vit avec son père dans une maison bleue qui part un peu à la dérive…Peinture qui s’écaille, toit qui fuit, la maison a subit les affres du temps et pourtant, Léo et son père y sont plus qu’heureux. Ils y ont leurs souvenirs les plus chers.

Alors quand ils reçoivent une lettre de leur propriétaire leur annonçant la vente de celle-ci, et sa démolition future, le déménagement devient inévitable, la colère et la tristesse s’emparent d’eux. Et puis après ce déchirement, viendra l’acceptation de ce changement.

Lorsque vous lirez cette histoire, vous ne pourrez qu’être touchés. Touchés par les mots, par les dessins, par la justesse des émotions transmises, que ce soit par rapport à la situation qui touche nos protagonistes, ou par les échanges du père et du fils. Lorsqu’ils arrivent dans leur nouvelle maison et que Léo dira « Je la déteste », son père le prend dans ses bras et lui répond « Je comprends ». Vous ajoutez à cela le visuel de la situation, et vous ressentez immédiatement de l’empathie. Les illustrations donnent tellement d’intensité à ce qu’on lit, qu’on en est terriblement émus.

L’illustratrice Phoebe Wahl est américaine. Elle raconte à travers ce livre, le phénomène de gentrification aux Etats-Unis, qui touche les quartiers populaires et les foyers précaires. C’est un sujet qui est traité ici avec beaucoup de délicatesse.

Une superbe découverte, avec deux protagonistes un peu décalés de ce que l’on retrouve en littérature jeunesse mais que j’ai pourtant vraiment adoré.

Alors qu’en pensez-vous ? Avez-vous des albums jeunesses en tête qui parlent aussi de cette thématique du déménagement ?