POISON FLORILEGIUM

A la fin des années 1970, Eve Laing, jeune peintre talentueuse, débarque à New York avec la ferme intention de devenir la prochaine Andy Warhol. Elle fréquente les soirées enfiévrées du Lower East Side et les concerts punk, découvre les drogues, les amitiés intenses et l'amour libre. Des décennies plus tard, il ne reste plus grand-chose de cette folle liberté et de ce chaos créatif. ⁠

A presque soixante ans, Eve s'ennuie dans sa belle maison londonienne auprès de son mari Kristof et de son petit-fils et se lance alors dans son ultime chef-d'oeuvre, une peinture monumentale intitulée Poison Florilegium. Aidée par son nouvel assistant Luka, un jeune homme à la beauté troublante et au comportement presque trop parfait, ⁠ Mais, de plus en plus obsédée par son travail, elle ne va pas tarder à perdre pied...

Nous suivons Eve dans ses pérégrinations londoniennes, Eve qui se remémore sa vie d’antan, sa jeunesse folle, ses rencontres, ses amitiés, son mariage et sa carrière d’artiste. J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteure que je découvrais par la même occasion, dans ce roman qui se veut à mi-chemin entre le thriller et la satire du monde de l’art et de ses excès en tout genre.

On est emporté par ses souvenirs d’une autre époque, qui sont percutés par la réalité d’aujourd’hui. Eve est un personnage à la psychologie très bien travaillée, qui nous happe dès les premiers instants, et dont la personnalité nous est dévoilée petit à petit, laissant planer un suspense quant à sa véritable nature, tout aussi fatale que les fleurs qu’elle peint. Eve veut signer son empreinte dans le monde, et serait prête à tout pour venir à bout de son oeuvre, même à commettre l’irréparable...⁠

Dans ce roman, Eve dépeint l’amour et les amitiés de manière très sombre, tout comme elle dévoile le sexisme qu’elle subit dans le monde de l’art contemporain, mais elle le fait avec beaucoup de subtilité. La fin inattendue parachève le tout avec brio.⁠