HARLEM

Mikaël

édité par Dargaud

Chronique écrite le
28-01-2022

Distinction

" Dans Harlem , Mikaël dépeint la façon dont Stéphanie Saint-Clair exerçait son pouvoir. FRANCE TV INFO - LA PREMIÈRE "

Rᴇ́suᴍᴇ́

Harlem, 1931. Au coeur de la Grande Dépression, l'inventivité est mère de sureté pour joindre les deux bouts.

Stéphanie St. Clair, dite Queenie, l'avait déjà bien compris en débarquant à New York il y a maintenant presque vingt ans. L'inventivité quand on est une femme et que l'on est noire, c'est bien plus qu'une nécessité. C'est une question de survie.

En quelques années, cette jeune servante antillaise immigrée s'est affranchie du poids de la servitude ancestrale. Mieux encore, elle a créé son propre rêve américain : la loterie clandestine d'Harlem.

Une ascension qui fait grincer des dents, tant du côté des autorités locales que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le Hollandais, un mafieux sans scrupule, compte bien faire main basse sur le royaume de la « Frenchy ». Mais c'est sans compter la détermination et l'impétuosité de Queenie, dont le lourd passé continue de guider les pas...

Après Giant et Bootblack, Mikaël nous emmène dans le Harlem de la prohibition pour un nouveau diptyque new-yorkais en clair-obscur, à la rencontre d'une femme aussi forte qu'énigmatique.

Mon avis

𝑯𝒂𝒓𝒍𝒆𝒎 est une bande dessinée sur un personnage fascinant et puissant, Stéphanie St-Claire, alias Queenie la Reine de Harlem.

Stéphanie est une martiniquaise qui a débarqué à New York au début des années 1910. Elle s'est faite un nom, dans le monde de la mafia newyorkaise, en créant des loteries clandestines. Mais même si l'objectif premier de "Queenie" était bien entendu pécunier, elle n'en investissait pas moins dans des associations et projets de son quartier. Elle suscitait beaucoup de jalousie, notamment de ses concurrents qui avaient des vues sur son périt business de rue.

Nous sommes donc embarqués dans son histoire, celle de son quartier et de la Renaissance de la culture afro-américiane durant l'entre-deux guerres.

Les planches sont d'une esthétique époustouflante, dans lesquelles transparaissent toute l'ambiance du Harlem de la Grande dépression, où le jeu des couleurs, les représentations des quartiers et immeubles célèbres, sont retranscrit avec minutie et reflètent parfaitement l'ambiance et décors de l'époque. Les expressions des personnages, les couleurs, le côté un peu jazz and blues m'ont totalement séduite.

Il y a d'ailleurs à la toute fin, un cahier graphique collector pour se plonger dans le pas à pas de quelques planches de l'auteur-illustrateur Mikaël, le genre d'annexe que j'apprécie particulièrement.

L'histoire m'a énormément plu et ce premier tome d'un dyptique prometteur, fait partie d'une série du meme auteur sur New York, 𝑮𝒊𝒂𝒏𝒕 et 𝑩𝒐𝒐𝒕𝒃𝒍𝒂𝒄𝒌 , chacun en 2 tomes. Autant vous dire, que j'attends la suite de 𝑯𝒂𝒓𝒍𝒆𝒎 avec hâte!

Est-ce que vous connaissiez ou avez envie de découvrir le personnage de Stéphanie Saint-Claire?