Distinction
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Rᴇ́suᴍᴇ́
En 1984, alors que l'Océania est toujours en guerre contre l'Eurasia, Winston, dans un acte de désobéissance extrême, décide de tenir son journal... Il lui faut, en plus, redoubler de prudence lorsque la fille aux cheveux noirs prend contact avec lui. En Océania, les relations hors mariage sont proscrites, les amitiés doivent rester superficielles et il est interdit de se mélanger aux prolétaires. La Police de la Pensée veille, et Big Brother ne vous lâche pas des yeux.
Mon avis
Je me souviendrais toujours de la première fois où j'ai entendu parler de 1984, nous étions en sortie avec le lycée pour aller voir une pièce de théâtre adapté de ce roman, et j’avais alors beaucoup aimé. Cette adaptation graphique redonne une dynamique plus actuelle à l’œuvre d’Orwell, la rendant accessible à un lectorat plus large.
A l’ère des guerres silencieuses où le cours des données a dépassé celui du pétrole et devient la "denrée" la plus rentable au monde, la célèbre locution « Big Brother is watching you » trouve toujours autant résonnance dans notre société.
Ici, l’œuvre est scénarisée par Sybille Titeux de la Croix et illustrée par Amazing Ameziane, qui rendent ainsi, un bel hommage à la commémoration des 70 ans de la mort du père de ce chef d’œuvre de la littérature.
Les planches sont très expressives et immersives. La puissance des regards notamment de celui de Winston dans lequel se lit toute sa détresse est remarquablement retranscrite. L’environnement, les dessins détaillés de manière stricte et sobre, tout comme les tons froids, sont à l’image de cette vie sans saveur où les moindres faits et gestes sont épiés, où il n’y a plus de place pour les sentiments humains ni aucune liberté. Big Brother veille à coup de discours de propagande et de bourrage de crâne, fort bien illustrés ici, par des planches mettant en exergue des affiches et slogans du parti.
L’ambiance qui se dégage au fil des pages est lourde, glaçante et nous plonge dans cet enfer dictatorial, comme si on y était. Une très belle adaptation graphique de ce roman dystopique qui vaut vraiment le détour.
Il vous tente?