Distinction
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Rᴇ́suᴍᴇ́
Le phénomène se propage, tout le monde en parle, tout le monde en veut un. Lapins, corbeaux, dragons…les kentukis sont de petits robots en forme de peluche, dotés d’une caméra et de trois roues mobiles qui sont connectés au hasard à un utilisateur anonyme qui a acheté le droit de les habiter n’importe où sur la planète. Ainsi, une retraitée de Lima peut suivre les mésaventures d’une jeune femme allemande; un garçon du Guatemala peut voir la neige en Norvège pour la première fois ; un jeune Italien, père fraîchement divorcé, peut combler le vide laissé par son ex-femme. Les possibilités sont infinies mais pas toujours très claires : outre la curiosité et la tendresse, le dispositif suscite de nouvelles formes de voyeurisme, d’obsession, de sexualité et de danger
Mon avis
Les kentukis, vous l'aurez compris, c'est le nouveau phénomène à la mode. Soit vous en achetez un et lui laissez donc la liberté de circuler dans votre intimité, soit vous achetez la connexion qui vous permettra d’"être" le kentuki et de laisser libre court à vos envies de voyeur, satisfaire vos obsessions ou rompre votre solitude.
Ce roman polyphonique est assez incroyable tout en étant terrifiant. Les questionnements qu'il suscite sont nombreux. Comment la technologie a-t-elle pris autant de place dans notre vie ? L’ère des kentukis est à deux pas de chez nous et c’est troublant ! Comment en arrive-t-on à renoncer à sa liberté, à sa vie privée pour un effet de mode qui cache les dangereux prémices d’une dépendance, que nous vivons déjà en partie avec nos smartphones ou les réseaux sociaux par exemple, mais qui est ici couplée à l’expression de certaines formes de vices cachés chez certains, que l’usage des kentukis permet d’assouvir.
Et ce qui est encore plus effrayant, et vous le verrez à la lecture de cet ouvrage, c’est que tous les âges sont victimes de cette dépendance et que les ravages que cela provoque sont glaçants. C'est la technologie qui nous contrôle et non plus l'inverse...
Dès que vous aurez franchi le seuil de ce livre je doute que vous ne le lâchiez avant d'en savoir la fin...