FRIDAY BLACK

Nana Kwame Adjei-Brenyah

édité par Albin Michel

Chronique écrite le
10-02-2021

Distinction

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Rᴇ́suᴍᴇ́

Avec ce premier livre incroyablement inventif, Nana Kwame Adjei-Brenyah s'est imposé aux États-Unis comme une nouvelle voix explosive dans la lignée de Colson Whitehead et Marlon James. Entremêlant dystopie, satire et fantastique, ses nouvelles donnent à voir avec une effarante lucidité la violence et la déshumanisation de notre monde. ⁠

Qu'il mette en scène le procès d'un Blanc accusé du meurtre effroyable de cinq enfants noirs (et qui sera acquitté), le parcours d'un jeune qui tente de faire diminuer son « degré de noirceur » pour décrocher un emploi, le quotidien d'un vendeur de centre commercial confronté à des clients devenus zombies, ou celui des employés d'un parc d'attractions faisant du racisme ordinaire une source de divertissement, AdjeiBrenyah le fait avec une maîtrise et une maturité stupéfiantes.⁠

Mon avis

C'est un étonnant recueil de nouvelles que j'ai découvert et que j'ai pris le temps de lire pour m'imprégner petit à petit de ses différents sujets et de la façon dont l'auteur traite la question du racisme et des excès de nos sociétés actuelles. Et c'est puissant, c'est le moins qu'on puisse dire !⁠

12 nouvelles aux messages forts mêlant noirceur, violence, injustice, poussée à l'extrême et mis en avant dans des histoires poignantes, entre dystopie et science-fiction et qui fonctionnent divinement bien. L'auteur a une telle imagination que ça en devient troublant. Son style est précis, inventif et dynamique.⁠

Sa dénonciation des travers de la société américaine nous amène à nous interroger nous aussi sur la nôtre, puisque le racisme est un fléau universel et n'a pas de couleur... ⁠

Chacune des nouvelles m'ont marquée à leur façon, chacune ayant un message percutant et remarquablement juste à transmettre.⁠

Un recueil engagé donc d'un auteur prometteur qui nous dépeint l'Amérique dans toute sa cruauté.